SUJET : Apiculteur : métier de fainéant !!

Une petite anecdote. Le collègue d'un voisin passe m'acheter du miel. Comme il me pose des questions sur l'apiculture, je lui explique une partie du travail. Les divisions pour refaire des colonies, les miellées, mettre les hausses, les enlever, extraire, les traitements, les pro qui transhument, etc...

Bref, tout content le monsieur. Il finit par me dire. Ha oui, c'est bien comme élevage les abeilles, ça donne du miel, et en plus il n'y a rien à faire !!!

Je lui ai dis que c'était beaucoup moins fatiguant que l'informatique (c'était un informaticien), mais je crois qu'il n'a pas capté la plaisanterie.

tout à fait d'accord , ça en dit long sur l'apiculture, certains gens ce mette en tête c'est les abeilles qui font le miel, bon ce qui est vrai mais il ne voit pas l'ampleur du travail qui à derrière, de toute façon les gens qui dise ça en général il son pas très courageux dans la vie! à leur place j'aurais honte!!
quand on ne pratique pas l'apiculture on ferme ça gu.le!! et c'est valable aussi pour tout les corps de métier! il y a pas que l'apiculture qui est critiqué! les gens non plus aucun respect!! mais maintenant dans les médias ils en parle quand même pas mal, les gens voit un peu ce qu'on fait!!

Il fallait lui dire que de toute façon à moins de 6000€ par mois tu ne te levais pas le matin pour aller bosser!! Et qu’avec les abeilles tu te lèves mais pas trop tôt !!

On peut essayer d'être objectifs.
Il y a des "doucement le matin et pas trop vite l'après midi chez les apiculteurs.
Mais il n'y a pas d'étude pour savoir si le pourcentage est plus élevé que pour le reste de la population.
Il y a des qui évitent de transhumer parce qu'il faut se lever tôt ou se coucher tard sinon les deux et se bouger.
D'autres qui aiment les fins de semaine en milieu social et prendre le petit déjeuner au lit.
D'autres qui passent à la vente de reines et d'essaims un peu pour les mêmes raisons.
Il suffit d'avoir été ou d'être impliqué dans la profession pour savoir que, comme ailleurs, il y en a qui aiment leur travail et d'autres qui font par obligation.
Je définirai l'apiculture, pour qui souhaite ou tire un revenu correct du métier comme:
Un métier où il y a un volume de travail conséquent
Lequel travail est souvent décalé du mode de vie de la société
Qui demande (maintenant) de la technicité
Demande souvent du physique qui peut aller jusqu'à saturation.
Quand on coche toutes les cases, il y a des compensations sans quoi il n'y aurait plus d'apiculteurs.
C'est aussi un métier qui demande de la résilience puisqu'il arrive que malgré le travail effectué, il n'y ait pas de revenu en retour.
De ce que j'en connais, et suivant les régions et le type de développement, ce n'est pas un métier où l'on se cache, l'abeille fait "son travail" et l'apiculteur aussi, on n'est pas dans le bucolique.
Mais on peut faire un parallèle avec tous les métiers indépendants, bien rémunérés ou pas.
Il y a des raisons multiples à exercer ce métier mais pas celle de se la couler douce.

Je lui aurais répondu qu'un couillon qui avance va toujours plus loin qu'un intellectuel assis

Sinon le Mr il prend quelques ruches et se rendra vite compte qu'il ne suffit pas de mettre une hausse pour obtenir du miel sur plrs années.

bonjour
j ajouterais qu il y a longtemps que j avais remarqué con avait un paquet de poete dans l apiculture !!
y en a beaucoup aussi dans d autres secteurs et de plus en plus je pense !!!
ainsi va la vie et les epoques !!
je me rappelle mon grand pere disait :..... pauvre france !!...
mon pere le disait aussi !!!
moi je le dis aussi !! et ma fille a 30 ans commence a le dire elle aussi !!
courage!! on va y arriver !!
je sais pas ou ?? je sais pas quand ???
mais on va y arriver !!
a+

Les abeilles quand il faut y être, fait y être.
Et c'est certain que des rêveurs qui veulent gagner leur vie en regardant les abeilles bosser risquent d'être déçus.
Mais il y a pire ailleurs. La grande mode de la permaculture, en horticulture et maraîchage c'est encore plus loin dans le délire... Les gens qui n'ont jamais mangé une tomate de leur jardin t'expliquent ton boulot, c'est assez drôle. La magie d'Internet. Chacun est expert après avoir vu trois vidéos...

Par contre, le concours de celui qui fait le plus d'heures, je ne suis pas adepte. J'ai pas fait des mômes pour les filer a la nounou et toucher les allocs, mais plutôt pour les élever. Et puis je préfère bosser 8 h efficacement que 15 h juste pour dire que je suis le plus bosseur !

mathieua écrit :

Salut,
Chacun doit faire son expérience, mais il est vrai, qu'il y en a de plus en plus qui osent tout !

Il y a une dizaine d'année que j'ai démarré l'apiculture qui est pour moi un loisir et une passion . Donc je me suis pris au jeu et quand on aime, on ne compte pas . S'il faut y aller, on y va ;
Je ne pense pas être un fénéant, mais si aujourd'hui j'étais jeune ,malgré ma passion, je ne pense pas que je n'en ferais pas mon métier car je trouve que c'est dur.
Peut-être que c'est à cause de l'age!!!
Peut-être parce que je ne suis pas mécanisé
Peut -être parce que j'ai eu une vie professionnelle qui m'a comblé .
Enfin, c'est comme ça, en tout cas bravo les apiculteurs

mathieua écrit:


salut
comme je bosse souvent le dimanche aussi !!
y en a qui me disent : ... vous bossez meme le dimanche ?? .....
oui je bosse le dimanche pour faire voir que je suis un bosseur !!
et je branle rien le reste de la semaine !! a+

Les abeilles ont payé ma propriété puis ma maison, enrichi mes connaissances, modelé mon caractère, surtout la patience, la rigueur, la ténacité

Elle m'ont fait connaitre en somme beaucoup de joies et peu d'affres, elles m'ont appris à gérer les "up and down" avec aisances

A l'heure actuelle elles paient mes voyages, me permettent d'accueillir des stagiaires, demain des amis venus de très loin.

Et pour un futur proche, je vais essaimer grâce et avec Elles, pour Elles et pour moi, dans le pays de mes rêves, peuplé d'abeilles et d'amitiés nouvelles

Merci à Elles
Thank you girls

MG

Tu vas faire quoi exactement Fort Myers en URSS ?

(si tu veux nous le dire !)

Привет

Eventuellement oui cela pourrait se faire en MP......mais pas en URSS, plaisantin

n'hésites pas à me le dire par mp alors ! Par pure curiosité !

Fait en MP

Cachotiers...

Penser que l'apiculture est un petit métier de dilettante (aspect déjà entendu maintes fois), est une bêtise !...

je vais donner un peu de mon expérience. A une époque et pendant plusieurs années, j'ai été intervenant apicole en CFPPA (Venours, site bien connu de Frontalière qui a usé ses fonds de culottes au Lycée agricole sur le même site).
Donc, les gens en formation apicole se plaignaient que comparativement aux autres spécialités, leur programme était chargé (biologie, techniques d'élevage, etc...). Certes, peut être que j'étais très exigeant , mais pour ceux qui sont passé le stade pluri actifs avec des exploitations importantes ou ceux avec exploitation à part entière, ils savent très bien que l'apiculture est une école de beaucoup d’exigence, de travail et de rigueur ...

Cette image de l'apiculture "petit boulot" n'est pas nouvelle ...
Je vous rapporte un fait historique. Après la guerre de 14-18 des milliers de soldats jeunes de retour dans leurs foyers étaient mutilés.
Puisque l'apiculture était un petit boulot ..., il n ' y avait qu'à les reconvertir en apiculteurs.
Fiasco de l'opération ...., vous allez soulever une hausse pleine avec un seul bras, déplacer les cadres avec une seule main, vous déplacer dans le rucher avec une jambe manquante et des béquilles ...

Finalement, pas grand' chose n'a changé ... parmi nos ministres, c'est à dire la capacité à être en dehors des réalités ...

Je rentre d'un voyage de ruches.....

Sur ce sujet, je résumerais en disant deux choses :

1) Les chiens aboient...la caravane passe...

2) Lorsque je suis aux USA et que je me présente comme étant apiculteur, les gens me feraient presque une révérence car ils savent, eux, ce qu'est, être "apiculteur".

Ils ont l'image vraie de ce qu'est notre profession , et en sont reconnaissant

Comprenez vous désormais la raison principale qui me fait glisser tout doucement vers ce pays?

Etre et se sentir reconnu, uniquement pour celui que l'on est, gratifié pour ce que l'on fait, d'abord pour soi, mais aussi pour les autres, pour l'environnement, et tout cela avec et parmi les autres

J'aspire tant, à plus de fraternité dans ce monde à mon goût trop égoïste...

En premier lieu et à ma connaissance il n'y a pas de sondage indiquant que la caractéristique de l'apiculteur est la fainéantise, et à la limite, on s'en fout un peu beaucoup.
La comparaison avec les USA n'est pas valable parce que ce n'est pas la même échelle.
Il faut voir les choses telles qu'elles sont, chez nous, ce sont les amateurs et les pluri actifs qui représentent une large majorité des personnes en lien avec l'abeille sans quoi on n'aurait pas vu fleurir tous ces magasins apicoles.
Rares sont dans notre pays les entreprises produisant du miel, une majorité des apiculteurs vivant du métier le font seuls ou au niveau familial.
Si l'activité autour de l'abeille intéresse le quidam, le métier reste totalement méconnu, l'abeille qui pique, les horaires décalés, l'exercice du métier en dehors des densités de population en sont les principales raisons.
A force de répéter les poncifs du genre "si l'abeille disparaissait etc..." , et de mettre l'accent sur le bucolique, on pourrait comprendre que nos concitoyens nous prennent pour de doux rêveurs.
De fait, ils ne connaissent pas le métier et ce ne sont pas les quelques reportages, rarement effectués dans des exploitations efficaces qui vont les y aider.
Tout au plus apprennent ils que l'abeille a des problèmes, bon.
Alors la question qui vient : est ce que l'apiculteur a une image à améliorer ?
Chacun d'entre vous à sa réponse, la mienne est la suivante:
Il est réconfortant que dans la société beaucoup prennent conscience de l'utilité de l'abeille, apprécient le miel, mais quant à se soucier de savoir quels sont les efforts déployés pour faire vivre correctement une exploitation apicole, non, les gens ne savent pas et à la limite, ce n'est pas une de nos priorités.
Mon soucis, c'est l'abeille, son environnement, le prix du miel, la météo , c'est peut être à la mode mais on ne vit pas de communication mais de notre travail, et qui plus est, souvent, on l'aime, quoi de plus?