Seconde réponse qui n'a rien à voir avec la précédente, particulière à l'apiculture.
Quand j'ai commencé cette activité, j'étais seul au monde, le miel ne valait pas grand chose et l'apiculture n'intéressait personne.
Je connaissais tous les apiculteurs pros du département, les amateurs idem et encore une partie des pros des départements voisins, nous étions entre gens sérieux (ou pas) mais entre nous.
Il y avait quelque conflit (notez le singulier) de voisinage mais comme on se connaissait tous, les problèmes se réglaient relativement bien.
Pour donner un aperçu, mon épouse et moi même avions bien plus de ruches qu'il n'y en avait sur notre canton et celui de Lembeye, voisin.
Maintenant, il est de fait que les détenteurs de ruches, toutes proportions gardées, sont à l'image de l'espèce humaine, à savoir envahissante.
J'avais créé un sujet qui avait eu quelque succés sur l'autre forum il y a quelques années, en voyant la déferlante arriver pour expliquer les raisons de l'engouement pour l'apiculture.
Et, on ne refera pas le match ici, mais chacun a le droit d'avoir une ou autant de ruches qu'il le souhaite, cela fait partie des libertés fondamentales.
A la condition d'en respecter les règles, toutes les règles.
Mon avis est qu'un possesseur d'une dizaine de ruches doit pouvoir se positionner à peu près partout sans que celà pose préjudice, avec bien sûr un suivi sanitaire.
Pour ce qui est du ruchers plus importants, là, on rentre dans le dur; Le lieu est il en mesure d'accueillir ou pas un nombre conséquent de ruches supplémentaires ?
Quand c'est oui, on peut être dans l'acceptable par rapport à ceux qui ont une antériorité, lorsque ce n'est pas le cas, on crée un problème.
Qui n'est pas sanctionné légalement mais susceptible d'apporter un préjudice à des tiers.
Exemple personnel:
Sur une commune de montagne peuplée de tilleul, nous avons fait au cours de notre carrière l'acquisition de parcelles façonnées de façon à recevoir des ruchers, facilement accessibles par tout temps.
Là, je vois arriver une rucher à 200m d'un de mes spots sur lequel on a 120 ruches et qui est calibré ainsi parce que c'est le maximum qu'il puisse recevoir sans que la ressource de chaque ruche en soit handicapée.
Bon, ce rucher est d'une vingtaine de ruches et je ne dirai rien ; s'il augmente, on va s'expliquer.
Idem il y a 3 ans, installation à 80m d'une de mes ruchers permanents d'un rucher de quelqu'un qui se lance là dedans.
Demande de bien vouloir les positionner ailleurs, ce qui a été fait en deux ans.
Il y a deux possibilités, soit il est possible sur un secteur donné de positionner un ou des ruchers sans gêner à condition de faire un travail de recherche, soit l'endroit est saturé.
J'ai bien lu quelqu'un sur un autre post qui s'inquiétait de la taille des exploitations pour vivre du métier (comme quoi participer à un forum sur l'apiculture en n'ayant aucune connaissance n'empêche pas d'avoir honte de ces propos en critiquant).
pour éclairer un peu le monde amateur qui peut s'étonner de ce qui existe et qui existait avant qu'il ne naisse quand aux tailles des exploitations, il faut savoir:
Qu'avant que ne tombe une avalanche de problèmes sur l'abeille, les exploitations étaient beaucoup plus importantes, j'ai connu des collègues qui menaient 800 à 1000 ruches seuls.
D'une part les ruches ne demandaient pas l'attention qu'elles exigent actuelllement et le prix du miel necessitait de gros volumes pour être rentables.
Aujourd'hui, ces mêmes exploitations, lorsqu'elles n'ont pas disparu, demandent davantage de personnel, donc font vivre plusieurs familles.
On ne voit pas comment on pourrait limiter d'autorité le nombre d'exploitations apicoles, le nombre de personnes qui sont dans le complément de revenu et le nombre d'amateurs qui se font plaisir (il y a toujours un vrai sujet à développer sur cette typologie), d'ailleurs mon avis est que ce n'est pas souhaitable si chacun respecte les règles.
Donc, je reprends mon cheval de bataille :
Si il n'y a pas de limitations au nombre de ruches (ces fameux ruchers qui viennent s'installer trop près) ; agissons sur la ressource.
Quel est le pourcentage de détenteurs de ruches qui agit personnellement et efficacement pour que ses abeilles puissent trouer dans leur environnement ce qu'elles ont besoin ?
Il est là le problème, non pas dans la fuite en avant, il ne s'agit pas d'artificialiser le rayon d'action de l'abeille mais tout simplement de restaurer: des fleurs en quantité et en qualité ; c'était le cas il y a quelques décades, les gens de mon âge en ont été témoins, réparons donc ce que nous avons détruit.
Je connais assez bien le milieu des apiculteurs de métier, la moitié au minimum n'a jamais planté un végétal, j'ai beaucoup plus de sympathie pour le monde amateur qui est plutôt exemplaire sur le sujet.