Je suis admiratif face au succès de cette communication commerciale. En effet, le ratio est de 40 personnes qui valident le concept contre 1 qui ne le valide pas (ratio pouce en haut / pouce en bas).
La même proposition commerciale, avec exactement la même vidéo, qui serait apportée par un youtuber n'ayant pas partagé en amont, autant de contenu et de valeur avec son auditoire, aurait sans doute un ratio complètement inversé.
On se rapproche pas mal du concept de "The Thank You Economy" ou de la "stratégie de la gratitude" en Français. Ce concept repose sur deux notions principales : la gratuité et l’échange gagnant-gagnant entre les partenaires.
Dans le cadre de youtube, elle consiste dans le partage de vidéos nécessaires à la construction d’une communauté d’internautes engagés autour de l'entreprise / du produit / du concept...
La stratégie commerciale serait parfaite, si cette communication venait en soutien d'un service ou d'un produit de qualité (qui apporte une plus-value aux clients).
Malheureusement, dans ce cas précis le produit ne tient pas ses promesses.
La matière première utilisée :
Le pot est fait avec de la bagasse de canne à sucre. L'utilisation de ce produit pose de nombreux problèmes écologiques.
La canne à sucre est l'une des cultures les plus gourmandes en eau,13 000 à 15 000 mètres cubes par hectare et par an ( à titre de comparaison c'est 2 à 3 fois moins pour le maïs).
Elle n'est pas produite en Europe (le principal producteur est le brésil avec plus de 60 % de la production mondial). Le bilan carbone du transport de la matière première est donc loin d'être bon.
Si on rajoute à cela, les problématiques liées à la déforestation pour faire de la place à la culture de la canne à sucre :
https://la1ere.francetvinfo.fr/bresil-bolsonaro-retablit-plantations-canne-sucre-amazonie-769055.html
La boucle est bouclée, cette matière première n'est définitivement pas la solution.
Le principe des pots en matière végétal :
Le premier problème vient du pot en lui même. En effet, il n'y a actuellement pas de filière pour recycler ce type de "plastique". L'utilisateur mal averti, le considérera comme un plastique "traditionnel" et le pot viendra en "déchet" du processus de valorisation des plastiques "pétroliers".
Le pot n'est pas réutilisable pour une utilisation domestique (impossibilité de le chauffer à plus de 45°C). J'ai de nombreux clients qui réutilisent leurs pots en verre pour faire leurs conserves et autres coulis de tomate... Du coup, on se referme cette possibilité de "seconde vie" qui perdure bien souvent jusqu'à la casse du verre.
Conclusion
C'est finalement, une fausse bonne idée... le problème de départ n'est pas le pot !
Le problème de départ vient du mode de commercialisation (vouloir expédier sa production aux 4 coins de la France). Ce n'est pas en faisant des colis de 3 pots qui vont faire 500 km que nous réglerons le problème des émissions de CO2.
Je reste convaincu que les seuls solutions viables sont :
- Le circuit court pour ceux qui le peuvent (vente au détail) quand le bassin de vie / emploi le permet.
- Le groupement en coopérative ou la vente à des conditionneurs pour ceux qui sont éloignés de leurs clients (afin de mutualiser le transport).